Rôle européen et international
Après la deuxième guerre, la Belgique devient membre fondateur de l'OTAN et de la Communauté économique européenne, aujourd'hui Union européenne.
Dès la Libération la question royale éclate. Elle est liée à toute l'histoire de la monarchie belge. C'est la donnée centrale des années qui suivent la Libération, et dont les gouvernements successifs auront aussi à assurer la reconstruction du pays.
La reconstruction
L'appareil économique du pays a été relativement épargné par la guerre ce qui facilitera la remise en route de l'économie et entretiendra la Wallonie dans l'illusion que cet appareil n'aurait pas à s'adapter aux mutations économiques et techniques. Le Premier Ministre Achille van Acker lance la fameuse bataille du charbon. Pour la gagner, on fait d'abord appel aux prisonniers de guerre allemands.
(William Dunker est le fils d'un de ces prisonniers resté au pays et y ayant épousé une jeune femme d'origine italienne), puis à la main d'œuvre italienne à la suite d'une transaction avec le Gouvernement italien qui trouvera son épilogue tragique dans la catastrophe du Bois du Cazier, la plus grave catastrophe minière de l'histoire des charbonnages. Puisque la majorité des mineurs tués étaient italiens même si le mineur belge wallon y prit sa part également de même que des travailleurs venus de partout.
Les résultats des élections de 1946 à 1950 permettent de se faire une idée du climat dans lequel se déroula cette reconstruction de même que du rapport de force avant l'épilogue de la question royale, puis à la veille de la question scolaire (1954).
Années
|
Communistes
|
Socialistes
|
Libéraux
|
Nationalistes flamands
|
Catholiques
|
UDB
|
1946
|
12,68%
|
31,56%
|
8,92
|
|
42,53
|
|
1949
|
7,48%
|
29,75
|
15,25
|
2,06
|
43,56
|
2,16
|
1950
|
4,74%
|
34,51
|
11,25
|
|
47,68
|
|
1954
|
3,57%
|
37,34
|
12,15
|
2,20
|
41,14
|
|
La question royale
Une majorité des wallons, la gauche et les libéraux s'opposent au retour de Leopold III. Le PSC-CVP ainsi que les flamands, qui ont le sentiment que le roi comprend leurs aspirations, veulent qu’il règne à nouveau. Finalement une Consultation populaire (référendum consultatif) tranche la question le 11 mars 1950. Mais si la majorité de la Flandre, à plus de 70%, rappelle le roi, une majorité de Bruxellois et de Wallons n’en veulent plus: au total, vu le poids de la Flandre, 57% de Belges votent pour le roi.
Celui-ci revient le 22 juillet et c’est alors qu’éclate en pays wallon une véritable insurrection ponctuée par des dizaines d’attentats à l’explosif, l’éclatement d’une grève générale, la formation d’un gouvernement wallon séparatiste dans les dernières heures de juillet, suite au tragique incident de Grâce-Berleur, épilogue de la question royale. Le roi se retire.
La Belgique vient de vivre les heures les plus graves de son histoire intérieure. Le drame rebondit: le 11 août, lorsque le Prince Royal Baudouin Ier se prépare à jurer fidélité à la Constitution, un cri s’élève des travées VIVE LA REPUBLIQUE! Il fut attribué à Julien Lahaut qui en assuma la responsabilité. Le 18, il était assassiné à son domicile de Seraing.
La question scolaire
|