La Belgique : 1914 - 1945

La Première Guerre mondiale


Carte de la ceinture fortifiée de Liège.

En 1914, en application du plan Schlieffen, l'Allemagne, en guerre contre la France envahit la Belgique pour contourner les armées françaises par le nord. La violation de la neutralité belge déclenche l'entrée en guerre du Royaume-Uni. Contrairement à ce qu'escomptaient les militaires allemands, la résistance de l'armée belge est forte : dans un premier temps l'armée d'invasion doit même reculer. 

Or la condition de réussite du Plan Schlieffen, c'était la rapidité. Il faudra quinze jours à une armée de 100.000 hommes pour réduire les forts de Liège. L'armée belge commandée par le roi Albert Ier recule en combattant, et même en contre-attaquant à partir d'Anvers en septembre sur le flanc allemand. 

Cette résistance imprévue contrecarre gravement le plan des Allemands, leur semble illégitime (objectivement elle sert les Français), va très vite faire naître dans leur esprit le mécanisme qui les amènera à la fausse croyance sincère selon laquelle des francs-tireurs assailleraient leurs troupes comme durant la guerre franco-allemande en 1870 et finalement provoquer les fameuses atrocités allemandes d'août et septembre 1914.

Le pays sera finalement entièrement occupé pendant toute la guerre sauf derrière la ligne de front de l'Yser. Le gouvernement est contraint de se réfugier à Sainte-Adresse, dans la banlieue du Havre. Cependant la force publique du Congo, l'armée coloniale remporte aux prix de lourds sacrifices d'éclatantes victoires sous commandement belge contre les colonies allemandes au Cameroun et en Afrique orientale avec l'aide des colonies françaises, britanniques et portugaises.

L'Entre-deux-guerres


Revendiquations territoriales de la Belgique (ici une affiche de 1919).

En 1918, le statut de neutralité de la Belgique fut réduit à néant. La Belgique s’empressa alors de quitter le rôle d’État tampon qu'on lui avait accordé lors de son indépendance, pour une politique nettement plus agressive ; c’est pourquoi elle fit pression sur les grandes puissances pour obtenir des compensations monétaires et territoriales très importantes. Les Belges voyaient dans un territoire agrandi aux dépens de ses voisins, allemands et néerlandais, l’assurance de ne plus être envahis.

Bien que d'importantes compensations monétaires et que les villes de Saint-Vith, Eupen, Moresnet et Malmédy leur aient été accordées par la Société des Nations, ainsi qu’un protectorat sur les anciennes colonies allemandes du Ruanda-Urundi, les Belges, et Albert Ier en particulier, considérèrent que les réparations financières n'étaient pas assez élevées et vécurent le rejet de leurs visées expansionnistes vers la Flandre zélandaise et le grand-duché du Luxembourg comme une véritable humiliation.

Parallèlement, le vote plural fut aboli et remplacé par le suffrage universel masculin qui permit d’une part aux socialistes d’accéder aux rênes du pouvoirs pour la première fois, mais aussi aux Flamands d’être majoritaires au Parlement. Les revendications autonomistes flamandes, excitées durant l’occupation allemande de 1914-1918, prirent donc de plus en plus d’importance, ce qui força le roi à autoriser la néerlandisation de l’université de Gand en 1930.

La neutralité de l’État belge ayant été abandonnée, la Belgique signa un accord d’entraide militaire avec la France en 1920. Cette coopération culmina avec l’occupation conjointe de la Ruhr par les troupes franco-belges.

Après le Jeudi noir, la Belgique comme le reste de l'Europe est atteinte par une crise économique majeure. Cette crise favorisa l’émergence de partis fascistes comme le Verdinaso ou le parti rexiste de Léon Degrelle.

Le pays était déchiré entre les factions flamandes et wallonnes : lorsqu’il fallut voter un budget militaire face à la menace nazie, les députés flamands boudèrent ce vote, ce qui empêcha la modernisation à temps de l’armée belge à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Mais l’objectif principal des Flamands était de rompre l’accord militaire franco-belge de 1920 qu’ils considéraient comme un symbole de la domination francophone. 

Léopold III accéda au mot d'ordre flamand Los van frankrijk !
(Larguons la France !) et demanda au gouvernement d’adopter une politique d’indépendance face à la montée des tensions internationales dans l'espoir d'échapper à la guerre.

En toute discrétion, le gouvernement dénonça unilatérallement, en 1936, l’accord franco-belge, pour reprendre la politique d'État tampon abandonné dix-sept ans plus tôt. À la veille de l'invasion allemande, le roi divisa ses troupes en envoyant la moitié d’entre elles face à la France. Cette attitude vaudra au roi de vives réprobations de la part des Alliés et d’une partie de la population wallonne
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La Seconde Guerre mondiale

En 1940, la Belgique est à nouveau occupée par l'Allemagne, et placée sous administration militaire dirigée par le général Alexander von Falkenhausen.

Après avoir mené un combat très dur, mais non nécessairement désespéré, notamment à la bataille de la Lys où périrent en trois jours la moitié des victimes militaires de la "campagne des 18 jours", le roi Léopold III décide seul la capitulation, contre l'avis du Parlement et du gouvernement, qui se réfugie à Londres. 

Cette décision du roi sera considérée par certains comme une trahison ou tout au moins une faute stratégique prématurée, par d'autres comme une volonté de se solidariser avec ses troupes capturées par l'envahisseur.

Le roi reste en Belgique comme prisonnier de guerre, refusant d'exercer des fonctions officielles, même s'il rencontrera discrètement le chancelier Adolf Hitler fin 1940. Il ne protestera contre aucune des exactions allemandes et ne manifestera aucun signe de solidarité ni avec les Alliés, ni avec le gouvernement en exil. 

Considérant que la Belgique s'est retirée de la guerre, il demande en 1940 aux diplomates belges de se montrer partout dans le monde courtois avec les diplomates allemands, et exigera en vain le retour à la neutralité du Congo belge, l'atout essentiel du gouvernement en exil dans la lutte aux côtés des Alliés ("instructions de Berne"). 

Le Roi demeure également en contact avec les secrétaires généraux qui ont été chargés par le gouvernement d'Hubert Pierlot, de maintenir en ordre de marche la machine administrative même en pays occupé, mais dont certains, par conviction ou par souci de maintenir une fiction de souveraineté belge, finissent par mettre le doigt dans l'engrenage de la collaboration. 

Fin 1941, Léopold III, qui avait gardé une certaine popularité en restant au milieu de son peuple, choque profondément l'opinion en épousant Lilian Baels (sans respecter les règles légales) - une décision mal perçue, alors que ses soldats wallons resteront en captivité coupés de leur familles jusqu'à la fin de la guerre (les prisonniers flamands ont, quant à eux, été presque tous libérés très rapidement, Hitler cherchant à jouer les Flamands contre les Wallons pour mieux favoriser la soumission de la Belgique).

Pendant l'occupation, les Allemands procèdent à la déportation de 25 000 Juifs de Belgiques dont à peine 1 200 reviendront vivants d'Auschwitz-Birkenau. La communauté sera ainsi exterminée à 44 %, de nombreux Belges se dévouant pour soustraire des milliers de personnes à un sort tragique. A Anvers, la municipalité accepte de distribuer les étoiles jaunes et prête sa police à l'organisation des rafles, au contraire de la mairie de Bruxelles. En conséquence, cette dernière cité verra en proportion deux fois moins de déportations. 351 Tziganes sont également envoyés à la mort.

Les résistants arrêtés sont souvent torturés, notamment au siège de la Gestapo bruxelloise avenue Louise, ou encore au sinistre fort de Breendonk. De ce dernier, lieu de supplices et d'exécutions et antichambre de la déportation, des milliers de Belges partiront souvent sans retour pour les camps de concentration nazis. L'occupant procède également à l'exécution de près de 300 otages entre 1941 et 1944.

Alors que la faim, la pénurie et l'inflation sévissent dans tout le pays, de nombreux Belges acceptent d'aller travailler volontairement en Allemagne. A partir de 1942, l'occupant passe à la coercition : des centaines de milliers d'ouvriers et de jeunes gens de toutes conditions sont contraints de rejoindre les usines de guerre du Reich outre-Rhin. Certains désobéissent et se cachent avec l'aide de la Résistance.

Dès avant-guerre le courant rexiste a perdu son influence en Wallonie (il passe de 15,6% des voix en 1936 à 6,19% en 1939) et à Bruxelles (il passe de 18,5 % des voix en 1936 à 8,5% en 1939), tandis que le VNV (nationalistes flamands avec des courants proches du fascisme), a progressé encore en Flandre (il passe de 13,56% des voix en 1936 à 15,05 % en 1939). Pendant la guerre, ces formations fournissent les gros bataillons de la collaboration.

Si la collaboration militaire s'illustre par la division SS Wallonie, la collaboration politique ou intellectuelle est au total un peu plus importante en Flandre qu'en Wallonie, où la Résistance semble plus forte, au vu du nombre de sabotages enregistrés (80 % du total national), de la concentration de la presse clandestine (70 %), du nombre d'arrestations et de déportations. Il est vrai que, en Flandre, certains idéalistes tablent sur la collaboration pour faire avancer les objectifs du mouvement flamand : 62 des condamnés pour collaboration seront flamands. Il est également vrai que la Résistance a plus vocation à se développer dans une Wallonie plus industrialisée qui concentre les objectifs stratégiques d'actions militaires. 

Il est clair aussi que la configuration politique et idéologique de la Flandre (plus conservatrice, influencée par le nationalisme flamand) la dispose moins à combattre les Allemands, alors que c'est l'inverse en Wallonie marquée par le militantisme antifasciste des années 1930. Il est sûr enfin que le maintien des prisonniers wallons en Allemagne et la libération des prisonniers flamands par Hitler crée des états d'esprit différents au Nord et au Sud. Voyez pour ceci Histoire de Belgique de 1914 à 1945.

Le Congo belge fournira des troupes et des matières premières aux Alliés pendant toute la Seconde Guerre mondiale et notamment l´uranium indispensable à la fabrication des bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, qui mettront fin à la guerre.

 

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