La période hollandaise (1815-1830)



Le Royaume-Uni des Pays-Bas.

Au congrès de Vienne en 1815, les trois grands vainqueurs se divisent l'Europe sans tenir compte des sentiments nationaux naissants, et sans consultation des populations. C'est ainsi que les territoires de la future Belgique sont réunis à ceux des Pays-Bas pour former un État tampon au nord de la France. À la tête de ce Royaume-Uni des Pays-Bas, Guillaume Ier d'Orange.

Le 18 juillet 1815, le roi publie une constitution en vue de la fusion des 2 Pays-Bas. Au nord, les Etats Généraux l'acceptent à l'unanimité. Au sud, elle est soumise à 1603 notables belges. 527 vont voter "pour" et 796 "contre" (dont 126 pour des motifs religieux). Le résultat était donc "contre" à 60%. Toutefois, dans le décompte des voix, les 280 abstentions seront considérées comme des votes "pour", et il en ira de même pour les 126 votes "contre" à motifs religieux. 

Le résultat devint alors 933 "pour" et 670 "contre". Et c'est ainsi que, le 24 août, le gouvernement proclama l'acceptation de la constitution à 58%.

L’opposition aux "Hollandais" était pourtant déjà patente. Ainsi, le 6 mars 1814, plus d'un an avant la naissance du Royaume-Uni, un agent britannique rapportait qu'en Belgique "la quasi-totalité des classes de la société (…) rejettent de façon très nette la Hollande et la Maison d'Orange".

Dans les faits, la population assiste donc au rétablissement des Pays-Bas d'avant 1581, mais cette fois sous la forme d'un État protestant.

Le premier antagonisme est donc logiquement religieux, et la situation inversée par rapport à 1581. Les 3.5 millions de Belges des provinces du sud sont catholiques et intégrés dans un état dirigé par les 2 millions de protestants des provinces du nord et leur roi. De plus, l'égalité des religions est décrétée : le clergé catholique se sent alors menacé et soutient l'opposition dans les campagnes. Cette opposition est surtout marquée en Flandre, et menée par l'évêque de Gand (de Broglie). Ainsi, comme en 1581, la religion sera une cause directe de la scission des Pays-Bas.

Le second antagonisme est économique : les libéraux n'ont plus accès au marché français, tandis qu'ils doivent faire face au libre-échange avec l'Angleterre, et son industrie fort avancée. De plus, le gouvernement favorisait les investissements dans le nord et le roi ira même jusqu'à freiner le développement du port d'Anvers pour favoriser les ports du nord. Pour ces raisons, en 1816, les ambassadeurs d'Autriche, de Russie et de Prusse ont déjà perdu toute confiance en la réunion des 2 Pays-Bas.

Parallèlement à ces deux antagonismes, le gouvernement devenait de plus en plus autoritaire, vis-à-vis de la liberté de la presse (sous couvert de troubles de l'ordre public) et du clergé catholique. Ainsi, les opposants à ce despotisme se rassemblent, réclamant la responsabilité ministérielle devant le Parlement et la liberté d'enseignement.

Cette opposition catholique-libéral sera uniquement belge : les catholiques du nord n'ont aucune influence (depuis 1581) et peu de libéraux du nord s'y rallient, préférant rester fidèle au roi. Cela peut s'expliquer par le favoritisme pro-hollandais du royaume (dans la fonction publique et l'armée), mais également par le fait que les Belges étaient majoritaires. Leur faire trop de concessions reviendrait à les laisser gouverner le pays, ce que ni le roi ni la population du nord n'accepteraient. La fidélité au roi restera d'ailleurs très présente aux Pays-Bas : pas de question royale à la belge, même sous le règne de l'antidémocrate Guillaume III.

Le soulèvement des Belges est alors inévitable, et l'élément déclencheur sera la seconde vague des révolutions en Europe (en 1830). La bourgeoisie prendra alors le pouvoir en août 1830 et, face au souverain absolutiste étranger, sera soutenue par toutes les couches de la société (de la noblesse aux paysans).

Pour conclure sur cette période, précisons encore que si aujourd'hui la question linguistique est prépondérante, il n'en était rien à l'époque. 

Dans les faits, l'arrêté royal du 15 septembre 1819 établissait le néerlandais comme langue officielle (dans les provinces néerlandophones) pour la justice et l'administration, et les langues populaires n'étaient pas protégées (ainsi en ira-t-il de l'allemand au Luxembourg). De plus, les Wallons ne se sentent pas menacés pour autant, et pour cause : Guillaume Ier lui-même, bien que roi des Pays-Bas, était francophone (tout comme une bonne partie de la bourgeoise européenne de l'époque).

L'établissement d'une politique linguistique pro-néerlandais a été si graduelle, qu'il existait d'ailleurs très peu de liens culturels entre la Flandre et les Pays-Bas proprement dit. Et les griefs linguistiques accusant le roi d'imposer l'usage du néerlandais aux élites et à toute l'administration (justice, police…) n'apparaîtront véritablement qu'en 1829. Il faut dire qu'à cette date, on ne pouvait même pas rédiger son testament en français

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